ZOOM SUR… – Hermès : seuls au monde ?
Depuis sa fondation en 1837, la maison Hermès s’est imposée comme un fleuron du luxe mondial, symbole de l’excellence artisanale. Son positionnement ultra-qualitatif incarne parfaitement le savoir-faire français.
La maroquinerie, cœur historique de la maison, représente toujours 43 % du chiffre d’affaires, portée par des produits iconiques tels que les sacs Birkin et Kelly.
Néanmoins, Hermès a su diversifier ses activités tout en préservant une identité forte. Le groupe est présent dans le prêt-à- porter haut de gamme – le carré de soie est un incontournable du groupe – l’horlogerie, la parfumerie et même les arts de la table. Cette diversification s’est faite dans le plein respect de l’identité de la maison, à savoir l’excellence et la qualité.
Le strict contrôle de son offre permet à Hermès de naviguer avec brio dans un secteur du luxe qui est actuellement sous pression. En effet, les conditions macroéconomiques pèsent sur les ventes des autres grands acteurs (LVMH, Kering-Gucci, etc.), le ralentissement de la croissance économique chinoise impactant la consommation aspirationnelle. Les Etats-Unis qui avaient été identifiés comme un solide relais de croissance semblent s’affaiblir depuis l’élection de Donald Trump. Dans les chiffres, cela se traduit par des croissances atones, voire négatives, pour des grands du secteur. Dans ce paysage complexe, Hermès fait figure d’exception.
La maison du Faubourg Saint-Honoré continue d’enregistrer des ventes en progression à deux chiffres sur ses principaux marchés, notamment en Asie, en Europe et au Japon. Cette résilience s’explique par un positionnement ultra haut de gamme, une clientèle internationale fortunée et fidèle, ainsi qu’une gestion particulièrement rigoureuse de l’offre. La force d’Hermès réside dans sa capacité à préserver son identité tout en s’adaptant aux évolutions du marché. Loin des effets de mode, la maison s’appuie sur un héritage d’excellence, une sobriété raffinée et une innovation discrète qui lui permet de traverser les cycles économiques sans jamais sacrifier la qualité ni l’exclusivité.
Le groupe, familial à 67%, maîtrise parfaitement ses volumes de production, favorise la rareté et concentre ses ventes sur une élite d’acheteurs. Cela lui confère un exceptionnel pouvoir de fixation des prix. De plus, il contrôle pleinement sa distribution et gère avec intelligence et pragmatisme le nombre et la localisation de ses magasins. Ce modèle permet à Hermès d’absorber plus aisément la hausse des coûts de production et de préserver ses marges.
Financièrement, cela se traduit par un chiffre d’affaires record en 2024, de l’ordre de 15,2 milliards €, en croissance de 13%. La marge brute de 70% permet d’afficher une marge opérationnelle de 40,5%. Ces performances exceptionnelles sont saluées en bourse. Courant avril 2025 la capitalisation boursière du groupe a atteint 248 milliards €, faisant d’Hermès la première capitalisation du CAC 40 et la référence majeure du luxe mondial. Dans un contexte macroéconomique plus incertain et un secteur momentanément sous tension, Hermès fait figure de valeur refuge, tant pour les consommateurs que pour les investisseurs. Les perspectives du groupe sont très encourageantes ; la société semblant bien positionnée pour conserver une croissance positive proche des 10%. Elle devrait être portée par l’expansion continue dans les marchés émergents, la montée en puissance de ses lignes masculines et une innovation maîtrisée, toujours au service de la tradition.
Achevé de rédiger le 20 mai 2025
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Elles ne sont ni garanties ni constantes dans le temps.
Directeur de la rédaction : Dominique Villeroy de Galhau

