Nos Actualités

< Retour aux Actualités
01/01/2021 Nicolas-Xavier de Montaigut Presse

ASTRAZENECA, UNE HISTOIRE DE CROISSANCE À DES PRIX ATTRACTIFS

Pourquoi en parler aujourd’hui

Le groupe anglais fait partie des très rares acteurs européens à faire la course en tête avec plusieurs laboratoires américains et autant de chinois dans la course à la mise au point d’un vaccin contre la Covid-19. Contrairement à la plupart de ses concurrents, il s’est engagé à le vendre à prix coûtant, soit quelques $, et affiche des perspectives de croissance de ses profits parmi les plus élevées de l’univers des laboratoires pharmaceutiques.

La société en quelques mots

Astrazeneca a dû faire face à une très forte baisse de ses ventes entre 2011 et 2018 (son chiffre d’affaires est passé de 33 à 22 milliards de $ durant cette période) à cause de la tombée dans le domaine public de brevets sur plusieurs de ses principaux médicaments dont le fameux anticholestérol Crestor, ce dont ont profité des fabricants de génériques. Sous l’impulsion d’un nouveau directeur général français, Pascal Soriot, le groupe a revu ses priorités, s’est réorganisé et concentré sur la recherche scientifique. Au point de présenter aujourd’hui des perspectives de croissance de 10% de ses ventes en moyenne annuelle pour les cinq prochaines années. Un cas rarissime dans l’industrie. Cette forte croissance devrait s’accompagner d’une amélioration progressive et régulière de sa rentabilité : d’un « bas » niveau de 27% en 2019, sa marge d’exploitation devrait se rapprocher progressivement des standards de l’industrie ; nous misons sur au moins 32% des ventes dès 2022 quand les acteurs les plus rentables affichent parfois 40%.

Sa stratégie de développement

En se réorganisant totalement ces dernières années pour se concentrer sur quelques aires thérapeutiques, Astrazeneca a reconstitué avec succès un portefeuille de produits nouveaux à forte dynamique commerciale. Le groupe a fait le pari de la spécialisation, imité par la plupart de ses concurrents, sur l’idée qu’une force de vente est plus compétente et plus rentable quand elle adresse des médecins ou hôpitaux experts dans une spécialité en leur vendant plusieurs produits qu’elle ne le serait en se dispersant. Ainsi, la société s’est spécialisée dans l’oncologie (37% de ses ventes 2019 et probablement 43% en 2020), les maladies cardio-vasculaires (20% de son chiffre d’affaires) et les affections respiratoires (23%). Ces trois divisions pèsent ensemble près de 80% de son activité et tirent la croissance avec +26% en 2019. Le solde des ventes est constitué de produits plus anciens, souvent en décroissance (-13% en 2019). Astrazeneca s’est concentré sur quelques produits, chacun étant prescrit dans plusieurs indications médicales. Les 10 plus gros produits représentent 70% du total des ventes et ont progressé de 23% en 2019 quand ses ventes totales affichaient une progression de 15%. La société se distingue aussi par son exposition géographique ; ainsi, les pays dits « émergents » représentent 35% de son activité, soit plus que les Etats-Unis (33%) et l’Europe (18%). Une répartition peu habituelle dans l’industrie puisque les Etats-Unis sont généralement la première géographie. La Chine, pays au potentiel énorme, est un axe majeur de développement pour Astrazeneca (21% de son chiffre d’affaires), pays dans lequel il est désormais leader, acteurs chinois compris, et suffisamment bien implanté pour prétendre y vendre les produits de sa nouvelle acquisition, l’américain Alexion.

Conclusion

Les perspectives de croissance, l’amélioration tendancielle de la profitabilité et de la rentabilité des capitaux investis sont des éléments que nous apprécions chez Astrazeneca. Nous surveillons attentivement l’évolution du bilan car si l’échéancier de remboursement de la dette est bien étalé dans le temps, l’endettement n’est pas nul et devrait s’alourdir avec le projet d’acquisition d’Alexion pour près de 40 milliards de $. Nous sommes également attentifs à l’implication du directeur général dans la durée. Il a été l’artisan de la transformation positive de la société et plusieurs rumeurs ont été entendues ces dernières années lui prêtant l’intention de quitter le groupe. Rumeurs infondées jusqu’à présent, mais les investisseurs lui font confiance et son départ serait indéniablement un élément de pression sur le cours de bourse. Notre modèle propriétaire de scoring le classe dans le second décile des 120 sociétés occidentales que nous analysons attentivement, c’est-à-dire dans le haut du classement. Nul doute qu’une amélioration de sa communication lui permettrait de grimper encore dans ce dernier…

Après sa correction boursière récente (mauvaise communication autour des résultats cliniques de son vaccin anti-Covid 19, surprise de l’acquisition d’Alexion), le titre affiche plus que jamais le ratio «prix rapporté à la croissance bénéficiaire» le plus attractif parmi les laboratoires pharmaceutiques européens. Il est donc un de nos investissements importants dans l’univers de la santé.

 

 

Le texte ci dessus est le fruit de nos réflexions menées dans le cadre de notre propre stratégie d’investissement. Il ne constitue donc ni une recommandation d’investissement produite dans le cadre d’une analyse financière ou d’une recherche en investissement au sens de la réglementation, ni une recommandation personnalisée qui dépend de la situation personnelle de chaque investisseur.

De ce fait, la société J. de Demandolx Gestion n’est tenue ni à un suivi de la valeur citée, ni à une actualisation de ce texte. Enfin, nous précisons que J. de Demandolx Gestion et les sociétés qui lui sont apparentées n’ont aucune relation juridique ou capitalistique avec Astrazeneca et que les comptes sous mandat de gestion et d’OPC gérés par J. de Demandolx Gestion détiennent des titres de la société Astrazeneca représentant moins de 5% de son capital et de ses droits de vote.