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01/11/2020 Bertrand Jacquillat Billets d'humeur

SCHUMPETER EST MORT, VIVE AGHION

Philippe Aghion a repris le flambeau de la destruction créatrice, laissé en jachère par Joseph Schumpeter, qui désigne le processus continuellement à l’œuvre de la disparition d’activités économiques et d’entreprises conjointement à l’apparition de nouvelles. Si tant est qu’un modèle se juge par sa capacité à éclairer certains phénomènes, le « modèle de croissance schumpétérien » d’Aghion apporte effectivement des réponses aussi bien à des énigmes comme celle du décollage économique après des millénaires de stagnation séculaire qu’à d’importantes questions sociétales auxquelles le monde contemporain est confronté.  Ce sont ses leçons au Collège de France qu’il a regroupées dans son nouvel opus Le pouvoir de la destruction créatrice. Son modèle s’inspire de trois idées émises par Schumpeter, mais que celui-ci n’avait jamais pu modéliser, ni tester, parce que le savoir économique cumulatif de l’époque était trop peu avancé pour ce faire. La première, c’est qu’il ne peut y avoir de croissance à long terme sans innovation et progrès technique. La deuxième, c’est l’importance des institutions, à commencer par les droits de propriété, pour inciter à l’innovation, même si celle-ci contribue à l’augmentation de l’inégalité au sommet. Mais les inégalités peuvent être réduites par la mobilité sociale, avec l’entrée de nouveaux entrepreneurs motivés par la perspective de rentes de monopole.

Il y a en quelque sorte une bonne inégalité, celle de Bill Gates (Microsoft) ou de Steve Jobs (Apple) et une mauvaise inégalité, celle de Carlos Slim (Telmex), dont la fortune provient de la privatisation à son avantage de la société mexicaine de Télécoms. D’où la troisième idée, les bienfaits de la concurrence qui permet de surmonter les barrières à l’entrée érigées par les entreprises et gouvernements en place pour contrer le processus de destruction créatrice. A chaque fois, Aghion préconise des solutions pour faciliter au mieux ce passage de témoin permanent entre l’ancien et le nouveau. Celles-ci vont à l’encontre de bien des idées reçues. Par exemple, il dénonce, exemples à l’appui, la fausse solution de l’emploi inconditionnel du levier fiscal pour réduire les inégalités. Ou encore pour ne pas entraver la concurrence, les autorités compétentes devraient prendre en compte la dynamique concurrentielle dans l’examen des fusions-acquisitions et non leur seul impact sur les prix. Tout en vantant les mérites de la destruction créatrice comme force motrice de la croissance, Schumpeter s’était montré très pessimiste sur l’avenir du capitalisme dont il annonçait la disparition. Plutôt que de vouloir dépasser le capitalisme, ce cheval fougueux qui génère des risques et des bouleversements, Aghion suggère que ceux-ci soient maîtrisés par l’action intelligente de l’Etat et l’intervention active de la société civile, tout en préservant le pouvoir de la destruction créatrice. Car c’est bien la destruction créatrice qui a hissé nos sociétés à des niveaux de prospérité inimaginables il y a à peine deux cents ans.