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BITCOIN ET BLOCKCHAIN : L’ARBRE NE DOIT PAS CACHER LA FORÊT
Le commerce mondial a accouché d’un étrange paradoxe. Les consommateurs peuvent envoyer gratuitement des données à la vitesse de l’éclair, alors que le transfert d’argent est resté coûteux et lent. C’est que les outils essentiels de l’écosystème financier (les contrats, les transactions et leur enregistrement) n’ont pas suivi la transformation digitale de l’économie. La technologie de la blockchain, dont le bitcoin constitue la toute première application, peut y contribuer. L’usage de ce dernier répond à des motivations diverses, mais pour beaucoup, c’est un objet de spéculation qui peut rapporter gros et vite (l’inverse est tout aussi vrai). Pour ses croyants, qui forment une véritable secte, c’est tout un mode de vie à cause de son côté ludique et anarchique, indépendant des institutions politiques et financières établies. C’est Ayn Rand et ses épigones libertariens qui s’imposent.
Mais un certain nombre d’évènements récents ont ébranlé leur marche en avant, et notamment l’interdiction faite à leurs banques par les grandes banques centrales d’accepter des virements en crypto-monnaies, pour la raison que ces dernières n’avaient aucun des attributs d’une monnaie. Le bitcoin n’est en effet ni une unité de compte dans la mesure où aucun prix n’est exprimé en bitcoin ; ni un moyen de paiement (sauf pour le blanchiment d’argent sale), même Tesla vient de se rétracter de cette possibilité. Il représente encore moins une réserve de valeur compte tenu de l’extrême volatilité de son prix. Ne générant aucun flux de revenus, il n’est pas un actif financier ; n’ayant aucun usage industriel, il ne constitue en rien de l’or digital. Enfin, last but not least, il a une empreinte carbone très élevée à cause de la consommation d’électricité, équivalente à celle des Pays-Bas, nécessaire au fonctionnement de son écosystème.
Mais la fonction principale de la finance étant d’enregistrer énormément de transactions, cette technologie innovante interpelle tous ses acteurs, banques, compagnies d’assurance, gestionnaires d’actifs, infrastructures de marché, etc. Ainsi, le rapprochement des transactions entre registres individuels et privés prend beaucoup de temps, car il présente à la fois un risque d’erreur et de fraude. Par exemple, une transaction boursière courante peut être exécutée en quelques microsecondes, et souvent sans intervention humaine. Mais le règlement et le transfert de propriété des espèces et des titres peuvent nécessiter plusieurs jours ouvrables car les parties concernées, n’ayant pas accès à leurs registres respectifs, n’ont aucune preuve de leur matérialité.
Avec la blockchain, la transaction sera complètement dénouée en quelques secondes, en toute sécurité et de façon vérifiable. Cette technologie peut donc devenir le système d’enregistrement de toutes les transactions financières, et se substituer aux plateformes de marché traditionnelles, aussi bien en matière de compensation, de conservation, de négociation que de dénouement des opérations. Ainsi l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les crypto-monnaies ne sont que la partie immergée de ces nouvelles technologies, qui devraient générer des économies considérables pour la planète finance.
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