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EDENRED : UNE TRÈS BELLE FINTECH FRANÇAISE QUI NE DIT PAS SON NOM
Pourquoi en parler aujourd’hui
L’activité d’Edenred a correctement résisté en 2020, n’affichant qu’un recul limité, mais reste impactée par les mesures de confinement appliquées dans la plupart des pays depuis 14 mois. Aussi, la levée généralisée de ces mesures en ce printemps 2021 représentera indéniablement une bouffée d’oxygène pour cette société française leader mondial, émanation du groupe Accor et indépendante depuis 2010 dont le métier principal est d’accompagner au quotidien les acteurs du monde du travail. Edenred a connu un parcours boursier brillant ces dernières années, progressant de 175% sur 5 ans et de 30% sur un an, mais souffre depuis le début de l’année, affichant un repli de 4% quand le CAC40, lui, gagne 13% à l’heure où nous écrivons. Nous voyons la perspective d’une réouverture des lieux de restauration et d’une plus grande mobilité des salariés comme une opportunité pour Edenred et une occasion de nous réintéresser à cette success story.
Description
Edenred réalise environ 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires, emploie 10’000 collaborateurs dans 46 pays et met en contact 50 millions de consommateurs de 850’000 entreprises clientes avec 2 millions de commerçants. Le volumes d’affaires généré en 2020 était de 30 milliards d’euros, réalisé à 86% sous forme dématérialisée et au travers de 2,5 milliards de transactions. Son niveau de profitabilité et de génération de cashflow est très élevé. Sa principale activité (61% de ses ventes 2020) est celle des « avantages aux salariés » que nombre d’entre nous connaissons notamment via le fameux « Ticket Restaurant », créé par Edenred. A travers ce métier, ce dernier propose des solutions aux entreprises désireuses d’améliorer le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs en matière de restauration, donc, mais aussi de santé, de formation, de services à la personne. Le second métier historique du groupe (un quart de ses ventes) est celui de la gestion de la mobilité professionnelle : Edenred propose aux entreprises clientes des solutions de paiement pour leurs dépenses de carburant, de péages et de maintenance de leur flotte de véhicules. Le reste du CA provient essentiellement de solutions de paiement pour les entreprises : ces dernières sont encore nombreuses à régler leurs factures par chèque ou virement, ce qui engendre des coûts, des délais et des risques de fraude, travers largement évités grâce aux cartes virtuelles et autres réseaux de paiement privatifs développés par Edenred.
Enjeux business, stratégie de développement
Edenred est donc un acteur positionné à la frontière entre le service aux entreprises et les solutions de paiement, entre le B-to-B (ses clients sont des entreprises) et le B-to-C (le détenteur de la carte repas est un salarié) et se trouvant au confluant de nombreuses tendances nouvelles comme le travail à distance, la digitalisation, le paiement dématérialisé notamment via les smartphones… L’enjeu pour Edenred est de continuer à innover pour généraliser la dématérialisation des transactions et de cibler en permanence les marchés encore peu pénétrés afin de maintenir aussi bas que possible le coût d’acquisition des nouveaux clients, de baisser les coûts de transaction et d’assurer sa croissance à long terme. Ce mouvement l’amène à se déployer loin de ses bases françaises (la France ne représente que 17% de ses ventes totales) et à assumer des risques de taux de changes qui peuvent amputer sérieusement la croissance des ventes ; ainsi, en 2020 et encore au premier trimestre 2021, les effets de changes ont été négatifs de 8%. Mais, en considérant l’année 2020 comme étant très exceptionnelle, le groupe s’est révélé toujours capable de générer de très forts niveaux de croissance à taux de changes comparables : +9% en moyenne annuelle sur la période 2013/2019 et jamais moins que +6,5%, ce qui en fait un candidat naturel pour tout investisseur cherchant une croissance à long terme soutenue à des prix non déraisonnables.
Conclusion, éléments de scoring :
Edenred se positionne dans le haut du troisième décile de notre univers comportant désormais plus de 130 sociétés cotées. Elle est pénalisée par un endettement certes sous contrôle mais représentant encore plus d’un milliard d’euros et près de deux années d’excédent brut d’exploitation. Cet endettement provient d’une acquisition importante réalisée aux Etats-Unis en 2019 dans les services de paiement aux entreprises ; une très belle opération mais qui reste à digérer et limite quelque peu son potentiel de développement. Comme évoqué plus tôt, l’autre point que nous surveillons attentivement est l’évolution des devises des pays émergents dans lesquels le groupe opère, notamment le real brésilien et le peso mexicain alors que l’Amérique Latine pesait 29% des ventes en 2020. Mais, par ailleurs, Edenred se distingue positivement par une génération de cash soutenue, une impressionnante rentabilité de ses capitaux investis, la forte visibilité de ses ventes et une stratégie prometteuse et bien menée. Nous pensons le titre en mesure de retrouver prochainement les faveurs de la bourse.
Le texte ci dessus est le fruit de nos réflexions menées dans le cadre de notre propre stratégie d’investissement. Il ne constitue donc ni une recommandation d’investissement produite dans le cadre d’une analyse financière ou d’une recherche en investissement au sens de la réglementation, ni une recommandation personnalisée qui dépend de la situation personnelle de chaque investisseur.
De ce fait, la société J. de Demandolx Gestion n’est tenue ni à un suivi de la valeur citée, ni à une actualisation de ce texte. Enfin, nous précisons que J. de Demandolx Gestion et les sociétés qui lui sont apparentées n’ont aucune relation juridique ou capitalistique avec Edenred et que les comptes sous mandat de gestion et d’OPC gérés par J. de Demandolx Gestion détiennent des titres de la société Edenred représentant moins de 5% de son capital et de ses droits de vote.