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01/03/2020 Bernard Berteloot Revue Boursière
Bourse

L’ÉPIDÉMIE ET L’EFFONDREMENT DES MARCHÉS

La propagation de l’épidémie de coronavirus dans le monde entier a provoqué un véritable effondrement des marchés boursiers pendant la première quinzaine de mars. En deux semaines, les principaux indices ont perdu le tiers de leur valeur. La forte reprise qui a suivi, de l’ordre de 15 %, provoquée par l’entrée en scène des banques centrales, a permis d’effacer la moitié des pertes qui restent néanmoins spectaculaires. Du 1er au 27 mars, le Dow Jones a perdu 15%, le DAX 19%, le CAC 18%, le Nikkei 8,5%, le Sensex indien 22,5% et le Bovespa brésilien 29,5% ! Un scénario similaire s’est produit sur les marchés obligataires où les cours des obligations d’Etat ont lourdement chuté avant de se redresser suite à l’intervention de la FED et de la BCE. L’autre fait marquant a été l’effondrement du prix du pétrole qui est tombé à 20 dollars (-51%). Il valait 66 dollars début janvier ! Sur le marché des changes l’euro en dollars a progressé de 0,9%. Après une forte hausse initiale, le cours de l’once d’or s’est lui aussi stabilisé. Il est en hausse de 2,6%.

Si une récession mondiale est déjà un fait acquis pour 2020, il est impossible pour le moment d’en mesurer l’ampleur et la durée. Cela dépendra de l’évolution de l’épidémie elle-même. Ce qui est sûr, c’est que pour la cohorte des entreprises qui sont aujourd’hui à l’arrêt et dont le chiffre d’affaires s’est évaporé, les conséquences seront lourdes voire catastrophiques. Mais ce qui est sûr aussi, et c’est le coté rassurant de l’analyse de cette crise sans précédent, c’est que les banques centrales, dont le rôle ne cesse de croître depuis la crise de 2008, feront tout pour en limiter les conséquences. En annonçant des programmes massifs de soutien à l’économie, la FED et la BCE ont déjà réussi à stabiliser les marchés actions et obligataires. Elles apporteront aux Etats, quoi qu’il en coûte, les financements nécessaires d’une part pour venir en aide aux personnes et aux entreprises en difficulté et limiter autant que possible les faillites et les licenciements, d’autre part pour financer le moment venu les plans de relance de l’activité économique. S’il est vrai que l’argent est le nerf de la guerre, on sait déjà que celle qui est engagée contre le coronavirus n’en manquera pas. Cela devrait permettre d’éviter le scénario catastrophe (des années de dépression, comme dans les années 1930) et d’assurer la reprise de la croissance dès 2021. C’est aujourd’hui le principal facteur de soutien des marchés.