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L’IA, une révolution industrielle pas comme les autres - Chronique de Bertrand Jacquillat
La révolution industrielle de l’intelligence artificielle est inédite par rapport à celles qui l’ont précédé (celles de la machine à vapeur puis de l’électricité notamment), de par à la fois la rapidité de son développement dans le temps, son universalité dans l’espace et l’étendue de ses répercussions sociétales.
Cette nouvelle révolution industrielle correspond au passage à une économie de l’information qui est née avec l’informatique et s’est développée avec l’automatisation, l’électronique et l’internet, et dont elle serait la prolongation, voire l’aboutissement.
Elle provoque déjà de profondes mutations dans les secteurs de la finance, des services, du commerce et de l’industrie et sa vitesse d’impact semble très élevée. L’immense public des investisseurs estime qu’elle pourrait devenir la plus importante révolution industrielle de toute l’histoire de l’humanité au vu des valorisations élevées de ses principaux acteurs sur les marchés financiers.
Celles-ci reflètent la croyance que la pénétration de la révolution industrielle de l’IA dans le tissu économique se fera beaucoup plus rapidement que celles qui l’ont précédée, et qu’elle sera de très grande ampleur en couvrant tous les secteurs d’activité et en suscitant la création de nouveaux. Il n’est qu’à voir la rapidité avec laquelle les start-up de l’IA deviennent profitables, beaucoup plus vite que celles du numérique de naguère.
Certes les révolutions industrielles participent de la destruction créatrice et ont un effet disruptif. II n’empêche que l’industrialisation qui s’est développée depuis près de trois siècles a créé des infrastructures d’usines, de réseaux de transport et de communications qui ont facilité la mise en œuvre rapide des nouvelles technologies. Aussi une collaboration accrue entre chercheurs, public-privé, universitaires nationaux et internationaux, et avec les entreprises a permis une diffusion plus rapide des découvertes.
Toutefois des craintes se manifestent vis-à-vis de l’IA, de sorte que l’historien israélien Yuval Noah Harari propose dans son récent ouvrage Nexus de substituer au terme d’intelligence artificielle celui d’intelligence « étrangère «. Il soulignait ainsi l’autonomie de l’IA par rapport à l’intelligence humaine avec les risques qui en découlent. En effet, l’IA est la première innovation technologique de l’histoire de l’humanité qui peut prendre des décisions et générer des idées par elle-même. Elle est profondément novatrice par rapport à l’imprimerie, la radio, le téléphone et la télévision dans la mesure où l’information n’y est pas seulement un moyen d’embrasser la réalité, mais aussi une manière de relier et d’organiser les idées, voire les individus.
Ainsi l’IA est porteuse d’immenses bienfaits, mais aussi de risques non moins immenses, comme les technologies de l’information d’autrefois qui ont constitué le terreau de propagande des idéologies telles que le nazisme et le stalinisme.
L’IA est bien une révolution industrielle pas comme les autres par la puissance de son influence sur le fonctionnement des sociétés et l’avenir de l’humanité. Mais attention, elle se présente sous les deux faces de Janus.
Bertrand Jacquillat
Vice-Président du Cercle des Economistes et Senior Advisor de Tiepolo
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