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01/05/2019 Bernard Berteloot Revue Boursière
Bourse

REPLI BRUTAL EN MAI

Après quatre mois de hausse quasiment ininterrompue, les marchés boursiers se sont brutalement repliés au mois de mai, désarçonnés par la soudaine recrudescence de la guerre commerciale entre le Président Trump et le reste du monde. Le NASDAQ a perdu -8,4%, le Nikkei -7,4%, le S&P 500 et le CAC 40 -6,5%, la bourse de Shanghai -6,1%, le DAX -4,8%. Les seuls marchés en hausse ont été les bourses de Moscou (+4%) et de Bombay (+1,7%). Sur les marchés obligataires, l’inquiétude s’est traduite par une baisse brutale des taux d’intérêt : le 10 ans américain est tombé en 1 mois de 2,5% à 2,1% pendant que le 10 ans allemand s’enfonçait encore plus dans la zone des taux négatifs (-0,2%). Finalement, sur le marché pétrolier le cours du brent a chuté de 72 à 62 dollars, en baisse de -15%.

Alors que les marchés tablaient encore au mois d’avril sur l’imminence d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, et que l’accord conclu par l’administration américaine avec le Mexique et le Canada était en cours d’homologation par le Congrès, la soudaine recrudescence des menaces commerciales du Président Trump contre le Mexique, la Chine, l’Iran, l’Europe, et même l’Inde, a eu l’effet d’une douche froide sur le moral des investisseurs et a relancé la spéculation sur les conséquences pour l’économie mondiale de cette croisade protectionniste tous azimuts. D’autant plus que, dans le même temps, les signes de ralentissement de la croissance se multiplient. Aux Etats-Unis, le marché de l’emploi et le moral des consommateurs restent au beau fixe mais en avril la production industrielle a baissé de -0,5%, les commandes de biens durables de -2,1 %, les ventes au détail de -2%. En Europe les ventes d’automobiles sont en baisse pour le huitième mois consécutif et la prévision de croissance pour la zone euro en 2019 a été ramenée à 1,1%. Certes, l’hypothèse d’une prochaine récession mondiale reste peu probable (le FMI prévoit encore plus de 3% de croissance pour 2019 et 2020), mais l’ampleur de la baisse récente des taux d’intérêt et des cours du pétrole montre qu’elle est prise au sérieux par une partie des investisseurs.