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01/08/2018 Bernard Berteloot Revue Boursière
Bourse

UN ÉTÉ DIVERGENT

La guerre commerciale déclenchée par le Président Trump au nom de l’«America First» a continué de porter ses fruits pendant la période estivale : en deux mois le Dow Jones a gagné 7% et le Nasdaq 8%, alors que le DAX et le CAC gagnaient timidement 0,6% et 1,5% et que la bourse de Shanghai poursuivait sa chute (-4,35% et -17,6% depuis le 1er janvier). L’indice MSCI des pays émergents a perdu 1,3% malgré la hausse de 9% du Sensex indien. Sur le marché des changes, la hausse des taux d’intérêt US a continué de peser fortement sur les monnaies de plusieurs pays émergents (Turquie, Argentine, Brésil, Afrique du sud). Sur les marchés de matières premières, les interrogations sur la croissance chinoise ont pesé sur les cours des métaux mais le baril de pétrole a regagné ses plus hauts niveaux annuels (80 dollars pour le Brent). Les cours de l’or en revanche sont restés insensibles à la reprise de l’inflation et à la détérioration du climat géopolitique international. Ils ont encore perdu 4,1% (3,5% en euro).

L’évolution contrastée des différentes places boursières s’explique d’abord par la divergence qui se manifeste depuis le début de l’année entre la croissance de l’économie américaine qui s’est encore accélérée au T2 (pour atteindre +4,2%) et la décélération des économies européenne (2,2% au T2 contre 2,5% au T1) et chinoise (6,7% au T2). Cette décélération modeste, surtout en ce qui concerne la Chine, ne semble pas devoir remettre en cause la croissance mondiale prévue pour 2018 (autour de 4%), pas plus qu’elle ne remet en cause la normalisation des politiques monétaires entamée par les banques centrales.

La hausse des taux comme celle de l’inflation a donc de bonnes chances de se poursuivre dans les prochains mois. A moins que la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, qui ne vise en principe qu’à obtenir un rééquilibrage des échanges internationaux, ne finisse par casser la reprise mondiale. Les enquêtes PMI du mois d’août en Europe sont à cet égard rassurantes tout comme l’ont été les résultats publiés par les entreprises pour le T2. Plombées par les problèmes politiques que doit affronter la zone euro, les valeurs européennes continuent de bénéficier de taux d’intérêt très bas, de la baisse de l’euro, et offrent, notamment par rapport aux actions américaines, des niveaux de valorisation attrayants.